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 (nelia) heart to heart.

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Angus Morgan

Angus Morgan

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(nelia) heart to heart. Empty
MessageSujet: (nelia) heart to heart.   (nelia) heart to heart. EmptyJeu 12 Nov - 16:56


“I looked and looked at her, and I knew, as clearly as I know that I will die, that I loved her more than anything I had ever seen or imagined on earth.”
 starring nelia & angus

Les cris et les applaudissements de la foule lui parurent pendant quelques secondes profondément lointains. Comme enfoncés dans les murs, ils n'étaient plus que des échos indistincts qui résonnaient dans sa poitrine autant que dans sa tête, mais qui ne semblaient plus chatouiller ses oreilles. Le chant du public était recouvert par le bruit sourd de ses poings qui s'abattaient sur le visage de son adversaire avec toute la fureur qu'un homme pouvait portait en son sein, et qu'il avait alimenté si longtemps, la contenant au plus profond de sa poitrine pour finalement la libérer ce soir. C'était le dernier round et le public n'existait plus. Fait des fantômes dont les cris étaient étouffés dans son esprit, il hurlait parfois son nom et le poussait à se battre avec plus d'ardeur encore que celle qui faisait déjà trembler tout son corps, qui embrasait ses veines. Le bruit de ses poings contre la chair, les os qui craquaient et les gouttes de sang, de salive et de sueur qui claquaient sur le sol étaient la seule chose qu'il réussissait encore à entendre. Tout semblait aller au ralenti. Il esquivait, frappait, esquiver et se prenait finalement un coup à son tour, qui ne faisait que nourrir plus encore son désir de vaincre, de sentir son bras soulevé par l'arbitre et les applaudissements d'un public qui en aurait eu pour son argent. Peu à peu, il avait oublié le monde pour ne plus voir que son adversaire, son visage déformé par la douleur qui devait faire écho au sien lorsqu'il pliait sous les coups qu'il lui assénait, le corps tremblant d'énervement, de douleur et sous la force des coups qu'ils s'échangeaient. Il entendait parfois, comme un souvenir lointain qui revenait en mémoire, les encouragements d'un père, d'un frère, et la promesse muette qui se cachait derrière : il pouvait y arriver. Il pouvait devenir le meilleur, entrer à son tour dans la légende et sentir son cœur trembler sous la fierté qu'il pourrait alors éprouver lorsqu'il aurait réussi son pari. Angus Morgan ne croyait pas en la rhétorique du « l'important c'est de participer ». Il répétait, lorsqu'on lui demandait son avis, que tout le monde pouvait participer, que tout le monde pouvait, un jour, enfiler une paire de gants, monter sur un ring, se prendre des coups et noircir sous le poing coléreux d'un adversaire les contours de son visage, perdre et se prétendre méritant car il avait, au moins, participer à défaut de gagner. Tout le monde pouvait participer, mais peu nombreux étaient ceux qui gagneraient chaque combat auquel ils participeraient. Il avait apprit les techniques, les théories, les avait mises en pratique pour pouvoir prouver qu'il avait sa place dans l'univers de la boxe anglaise. Avait senti son sang bouillonner sous la pression, sous l'excitation, sous l'envie qui le prenait à la gorge lorsqu'il attendait dans les vestiaires de pouvoir commencer son combat. Avait comprit qu'il s'agissait d'un spectacle et que, comme chaque œuvre le nécessitait, il devrait donner de sa personne plus que jamais, plus qu'ailleurs, plus qu'il n'avait pu l'imaginer réellement en commençant. Il s'était trouvé dans la boxe comme certains se trouvaient dans la musique, le cinéma ou la peinture. Il avait puisé sa force dans le désir de rendre fier un père qui ne semblait plus vraiment le voir, de faire vivre son rêve à un homme à qui il devait tout, et voulait tout donner. Et derrière son adversaire, proche du ring, le visage anxieux et les mains portées à son visage comme dans une prière, ses longs cheveux blonds comme un voile autour de ses joues, il y avait Nelia. Nelia et ses yeux bleus, Nelia et sa beauté qui transcendait la foule, le ring, New York tout entière. C'est dans son regard, inquiet et protecteur, tendre et doux, qu'il puisa cette dernière once de force qui lui était nécessaire, ce dernier éclat dont il avait besoin pour donner le dernier coup de poing du combat, qui s'abattit sur la tempe de son adversaire. Il le regarda tomber au sol, haletant et le corps tout entier en sueur, crachant un peu du sang qui s'était infiltré dans sa bouche, encore sonné des coups qu'il avait lui-même reçu. L'arbitre siffla et le son strident résonna dans tout son système nerveux, et sous l'acclamation de la foule, il sentit son bras se soulever en signe de victoire. Un demi-sourire se dessina sur son visage, et il brandit son poing libre, encore enfoncé dans le gant de cuir, avec fierté. Son regard se posa sur Nelia et il sut, sans même avoir besoin de confirmation, qu'elle comprit ce qu'il voulait lui dire à cet instant précis. On aida son adversaire à se relever, ils quittèrent leurs gants et se serrèrent la main avant de repartir chacun dans un coin du ring. Angus retira son protège-dents, se tourna vers Nelia, et lui adressa un petit sourire, avant de descendre et de s'engouffrer dans les vestiaires. Il prit la serviette qu'on lui tendit, essuya son visage et grimaça en voyant les tâches de sang qui imprégnaient les tissus, qu'il laissa retomber à côté de lui sans plus de cérémonie. Il n'écouta que brièvement les discours qu'on lui fit, répondit d'un bref sourire à chaque congratulation et se pencha en avant pour guetter du coin de l’œil l'arriver de Nelia. Ils ne la laissèrent entrer que lorsque toute l'équipe fut partie et Angus, assit sur un des bancs, le dos contre le mur et la tête en arrière, se redressa et rouvrit les yeux en l'entendant passer la porte. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres lorsqu'il pu détailler sa silhouette et les courbes qu'il devinait sous ses vêtements. Il fit doucement craquer sa nuque, se pencha en avant lorsqu'il la vit s'asseoir face à lui, pour glisser quelques secondes son visage dans le creux de son cou, se plongeant dans le silence apaisant des vestiaires, puis se recula. Il fronça doucement les sourcils en constatant la marque rouge qu'il avait laissé sur sa peau, porta son pouce au bout de sa langue et l'essuya avant de plonger son regard dans le sien. – J'espère que le combat t'a plu. Un sourire en coin sur ses lèvres abîmées, il siffla : – tu m'as porté chance.
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Nelia Madsen

Nelia Madsen

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MessageSujet: Re: (nelia) heart to heart.   (nelia) heart to heart. EmptyVen 19 Fév - 5:29

Nelia était une fille à l'image de sa mère, et sa mère était morte bien trop tôt. Quand Monsieur Madsen posait ses yeux bleus, clairs comme les lacs glacés de son pays, sur sa fille aînée, il y voyait, là, le fantôme de sa femme. Nelia avait sa beauté, jamais déformée par le moindre artifice, sa crinière blonde qu'elle s'amusait à faire valser tout autour d'elle, donnant toujours un peu plus de mouvement à son sourire doux ou amusé, sa démarche assurée et ondulante, et, enfin, sa gentillesse sortie de nulle part. Nelia était née dans le même moule que sa mère : sa bienveillance était naturelle chez elle. Déjà enfant, elle venait en aide à ses camarades de classe, cherchait des solutions, enroulant une mèche dorée autour de son index, comme si ce geste allait pouvoir l'aider à trouver le plan de secours idéal. Elle voulait, désespérément, qu'il n'y ait aucune tension entre les élèves, pourtant tous si différents, les aimait de la plus simple, mais non moins forte, des façons, ne les jugeait jamais, distinguant toujours de la lumière, même là où tout éclat semblait avoir disparu. Comme sa mère, elle donnait l'impression d'avoir une vision à rayon x et d'être capable de lire suffisamment profond dans votre cœur pour y trouver des traces de bonté dont vous aviez vous-mêmes oublié l'existence. Elles en avaient besoin, l'une comme l'autre, car, si elles étaient des jolies créatures, elles étaient également fragiles. Les ténèbres les effrayaient terriblement, aussi préféraient-elles ne pas y songer, se focalisant, en journée, sur le soleil et non ses ombres, en soirée, sur la lune et non sa nuit. Le monde était cruel, violent, et sans doute ce seraient-elles mieux portées si seulement elles avaient été naïves au point de l'ignorer. Mais elles le savaient, avaient même frôlé des blessures si profondes qu'elles s'étaient écorchées les doigts dessus en voulant les panser. Nelia, par le biais de son restaurant, avait entendu des histoires affreuses qu'avaient subi des adolescents qui avaient tant souffert qu'ils étaient déjà devenus adultes. Comment était-il possible d'agir de la sorte avec ses enfants ? Si Nelia comprenait et aidait du mieux qu'elle pouvait, se tuant parfois à la tâche, elle cauchemardait parfois d'avoir vu de ses propres yeux à quel point le cœur des hommes pouvait être sombre. Personne ne naissait mauvais, c'était son avis, nous le devenions, la plupart du temps à cause de la souffrance ou de la solitude. Or, ceci ne justifiait pas de tels agissements. Aucun parent ne devrait foutre son gamin à la porte, c'était impardonnable d'abandonner un être fragile qui comptait sur vous, avait besoin de vous, pour s'épanouir et devenir lui-même grand par la suite. Cela revenait à faire tomber un oisillon de son nid : les renards pouvaient alors le dévorer selon leur bon plaisir. C'était cruel et lâche. Nelia avait peu de colère en elle, et pourtant elle sentit son cœur bouillir une fois de plus lorsqu'elle entendit, Steve, lui dire, ce matin, qu'il avait dormi dans la rue pendant trois jours après que son père lui ait foutu un coup de pied au cul juste parce qu'il avait osé lui répondre. Merde, Steve avait dix-sept ans, c'était une attitude, certes agaçante, mais normale, à cet âge. Lui avoir menti ? Non, ce n'était pas le genre de Steve, il s'était même senti honteux jusqu'à ne pas vouloir passer devant la vitrine du restaurant. Il pensait, à tord, que Nelia allait le gronder en apprenant qu'il avait insulté son père. Jamais elle ne ferait une telle chose : si ce n'était pas le genre de Steve de mentir, c'était par contre celui de son père. Aucune trace de colère n'apparut toutefois sur son visage, et la parole la plus dure qu'elle fit rouler sur sa langue fut d'avoir répondu à Steve qu'il avait été idiot de ne pas venir plus tôt, elle l'aurait hébergé, cela lui aurait évité d'endurer le froid de New York. Lorsque Steve tourna la tête pour regarder Blake traverser la pièce avec tout plein d'assiettes dans les mains – il avait un « crush », comme disaient les jeunes, sur le protégé de Nelia –, elle posa une main douce sur son ventre, se souvint qu'elle s'était observée la veille dans le miroir, son test de grossesse encore près d'elle, et avait juré qu'il n'arriverait jamais une telle chose à l'enfant qu'elle était en train de porter. Elle n'éprouvait aucune peur, seule une immense joie l'emplissait, tant qu'elle rayonnait davantage depuis l'avoir su. Pourquoi devait-elle craindre une chose si naturelle, si évidente ? La vie en avait simplement décidé ainsi, Nelia ne se débattait jamais contre les choix de cette dernière, elle suivait paisiblement le cours de la rivière. Angus l'ignorait toujours, elle ne voulait pas le déstabiliser avant son match, se sentit, par ailleurs, quelque peu coupable de lui avoir caché de la sorte – Nelia était comme le petit Steve, elle ne mentait d'ordinaire jamais, d'une quelconque manière, aussi dissimuler volontairement une nouvelle si importante revenait à le faire selon elle. À midi, elle déjeuna avec son père qui lui posa tout de suite la question. Comment pouvait-il seulement ne pas le voir ? Nelia avait le même éclat que sa femme lorsqu'elle avait découvert qu'elle était enceinte de ses princesses blondes. Il la serra dans ses bras, Nelia respira l'odeur de son père, celle de son origine sur cette terre, et ce simple parfum suffit à confirmer ce qu'elle savait déjà. Nelia connaissait Angus tout autant qu'elle connaissait son père : elle savait qu'il n'aurait aucune mauvaise réaction. Elle l'aimait comme on aimait qu'une fois, comme on aimait au cinéma, disait-elle souvent en plaisantant autour d'un verre avec Anna, quand bien même la différence d'âge lui avait-elle déjà joué des tours, ayant été dévisagée, jugée, insultée. C'était d'une injustice terrible selon beaucoup de proches de Nelia : elle qui n'avait jamais ni dévisagé, ni jugé, ni insulté quelqu'un de sa vie endurait pourtant quotidiennement ce type d’agressions. Mais tous ces gens parlaient d'un sujet sans le connaître, ils étaient ignorants, et c'était sans doute pour cette raison qu'elle ne leur en voulait pas. Nelia n'aimait pas Angus pour sa jeunesse, elle l'aimait pour son âme. Amour qui se distinguait dans la façon qu'elle avait de le détailler, notamment ce soir lorsqu'elle lui rendit son sourire à la fin du combat – elle n'en ratait jamais aucun, enfilait toujours une jolie robe pour l'occasion, ce soir, elle était tout bêtement noire. Un sourire illumina son visage lorsqu'elle entra dans les vestiaires et posa à nouveau les yeux sur lui. Elle s'installa près de lui, caressa tendrement ses cheveux lorsqu'il nicha sa tête dans le creux de son cou, fermant un instant les paupières pour savourer mieux encore la sensation de sa peau contre la sienne. Elle se sentait vivre plus qu'elle n'avait jamais vécu quand il la touchait, même seulement via un contact guidé par le hasard dans leur quotidien. Elle leva les yeux pour regarder son geste quand il essuya le sang sur front, lui dessinant un air enfantin malgré sa trentaine dépassée.  « Beaucoup, mon amour, j'aime te voir gagner. Félicitations. » Son sourire s’agrandit de plus belle en écoutant sa seconde phrase. Sa voix était douce, légère, à la façon d'une caresse. « C'est toi qui nous a porté chance, Angus. Je suis enceinte. » Elle fronça légèrement le nez. « Je suis désolée de ne pas te l'avoir dit plus tôt, je l'ai appris seulement hier soir, j'avais des doutes depuis quelques semaines, j'ai fait la connerie de ne pas les prendre au sérieux, trop occupée par d'autres choses, jusqu'à faire le test. Je pensais que ce serait mieux que tu focalises toutes tes pensées sur ton match, mais je ne voulais pas te le cacher plus longtemps encore. »  
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(nelia) heart to heart.

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